Quatrième de couverture
En 2050, la planète Terre vit sous perfusion et les milices privées tiennent le haut du pavé. Un policier, dont le groupe vient de se faire exterminer par des humanoïdes autonomes, se voit confier la tâche de capturer leur chef, une Sham 69, aussi belle que vénéneuse. Cependant, le flic et l'humanoïde, victimes d'une terrible machination, vont s'apprivoiser et faire corps contre l'ennemi commun. Mais le fruit de leur alliance contre nature attise bientôt les convoitises d'un trust, leader dans la fabrication des androïdes nouvelle génération... Un flic solitaire, amoureux d'un robot déglingué en lutte contre un pouvoir corrompu en pleine décomposition : Spirit 59 donne une vision du futur dans tous ses états.
Né en 1959 à Paris, Serguei Dounovetz publie depuis une quinzaine d'années des romans et des nouvelles à la noirceur sans concession, entre fantastique et western urbain. Ses personnages réfractaires et inadaptés évoluent avec sensibilité et humour dans un monde proche de la rupture. Il est notamment l'auteur de Moviola (Le Dilettante, 1994] et Odyssée Odessa (Fleuve Noir, 1999).
Serguei Dounovetz est surtout connu dans le monde du polar noir mais de temps en temps, il s'essaye à d'autres genres. Cette novella (longue nouvelle ou court roman, comme vous voulez) se situe donc dans un univers de science-fiction très classique, bourré de clichés cinématographiques mais pas désagréable à lire.
On pensera sans aucun doute à Blade Runner (adapté au cinéma par Ridley Scott) et la référence à son écrivain, Philip K. Dick, est clairement confirmé avec le prénom du héros : Dick Roy ; à L'homme bicentenaire (adapté par Chris Colombus) et autres Robots d'Isaac Asimov où les androïdes les plus évolués sont ceux qui révèlent un défaut de fabrication. Et puis il y a ce flic solitaire errant sur sa moto sur des routes dévastées tel le cow-boy parcourant la Vallée de la Mort sur son fidèle destrier. Inutile d'aller plus loin, chacun y retrouvera des images connues. Mises bout à bout, elles donnent une idée des influences de Dounevetz qui semble s'être fait plaisir à les remonter pour en faire son propre scénario. Et finalement on se laisse prendre parce que clichés ou pas, ça colle bien avec notre génération. Reste que cela se passe en 2050 et que certaines références seront sûrement déjà bien ringardes à ce moment là, à moins qu'elles ne soient finalement universelles.
Et puis il ne faut peut-être pas tout prendre au premier degré. Ces flics "qui en ont dans le falz" sont de pures caricatures de héros musclés, à priori sans coeur. De même qu'une unité spéciale de sécurité s'appelant la SARKO "en référence à un ancien ministre de l'intérieur", ça fait sourire.
En tout cas, en reprenant comme idée de base le flic amoureux d'une androïde, Dounovetz apporte aussi quelques éléments de réflexions comme la procréation et la reproduction de la machine par exemple. L'environnement, lui, n'a plus rien d'étonnant : pollué, surpeuplé, la Terre se meurt et les villes s'enterrent. Reste que cela se passe à "Palavas-la-Vase", où en ces temps futurs, il serait suicidaire de mettre les pieds dans la mer(de).
Cette novella reste donc une curiosité sympathique, sans grande prétention mais qui se lit pour le plaisir, peut-être sur une plage et pourquoi celle de Palavas-les-Flots, pour le fun.
Serguei Dounovetz
Spirit 59
(Editions du Rocher)
9782268060125
Mots-clés : androïde, dystopie, environnement, polar SF, polar méditerranéen, procréation, surpopulation