Quatrième de couverture
Tu te croyais forte.
Invincible. Installée sur ton piédestal, tu imaginais pouvoir régenter le monde. Tu manipules ? Tu deviendras une proie. Tu domines ? Tu deviendras une esclave. Tu mènes une vie normale, banale, plutôt enviable. Tu as su t'imposer dans ce monde, y trouver ta place. Et puis un jour... Un jour, tu te retournes et tu vois une ombre derrière toi. À partir de ce jour-là, elle te poursuit. Sans relâche. Juste une ombre.
Sans visage, sans nom, sans mobile déclaré. On te suit dans la rue, on ouvre ton courrier, on ferme tes fenêtres. On t'observe jusque dans les moments les plus intimes. Les flics te conseillent d'aller consulter un psychiatre. Tes amis s'écartent de toi. Personne ne te comprend, personne ne peut t'aider. Tu es seule. Et l'ombre est toujours là. Dans ta vie, dans ton dos. Ou seulement dans ta tête ? Le temps que tu comprennes, il sera peut-être trop tard...
Tu commandes ? Apprends l'obéissance. Tu méprises ? Apprends le respect. Tu veux vivre ? Meurs en silence...
Avec Juste une ombre, Karine Giébel signe son sixième roman policier. Dès son premier roman écrit en 2004, Terminus Elicius, elle remporte le prix Marseillais du Polar en 2005. Son second roman, Meurtres pour rédemption, est un grand roman noir carcéral dans lequel on suit Marianne, enfermée à perpétuité pour meurtre. Les Morsures de l'ombre, publié en 2007 sera le lauréat de pas moins de trois autres prix (Prix Intramuros du Festival de Polar de Cognac, Prix SNCF du polar français, et Prix polar Derrière les murs.) Quant à Jusqu'à ce que la mort nous unisse, ce polar montagnard tient plus de la littérature romanesque et confirme l'auteur dans sa capacité à constamment se renouveler exploitant ainsi tous les sous-genres du polar : roman noir, enquête, thriller etc...
Karine Giébel a une autre particularité que l'utilisation de toutes les palettes du polar, c'est qu'elle n'a jusqu'à présent jamais développé de personnages récurrents qui pourraient l'enfermer dans des schémas trop redondant. Elle l'affirme elle-même, ce qu'elle aime c'est surprendre son lectorat.
Aucune surprise donc à la voir flirter avec le roman psychologique et le thriller dans Juste une ombre. Chloé une jeune femme ambitieuse voit sa vie basculer quand un soir elle est suivie par un homme encapuchonné qui génère en elle une peur incommensurable. Dès lors, rien ne va plus. Elle croit le voir partout, même chez elle et la police ne la prend pas au sérieux. Si le style de Karine Giébel est plutôt aéré, peu de descriptions et beaucoup de dialogues, ces derniers sonnent juste. On peut même avoir des ressentis contradictoires envers cette héroïne un peu trop sûre d'elle, pouvant être exécrable avec ses subordonnées, quelque peu manipulatrice, et qui pourtant va dévoiler un grand nombre de fêlures. Elle va croiser sur son chemin un autre être torturé, Gomez, un flic à priori assez antipathique par son franc parler et son côté bourru, qui lui-même surmonte comme il peut les blessures de la vie. D'autres personnages ne manquent pas de piment et c'est ce melting-pot de caractères qui donne toute la saveur à cette enquête.
Karine Giébel affirme donc à nouveau son talent.
Karine Giébel
Juste une ombre
(Pocket Thriller)
9782266238571
Mots-clés : culpabilité, entreprise, enquête, paranoïa, psychologie, psychopathe, thriller