Quatrième de couverture
Si jeune, Marianne devrait être insouciante et rêver à l’avenir, des projets plein la tête. Mais son seul rêve, c’est la liberté. Car Marianne est en prison. Perpétuité pour cette meurtrière. Indomptable, incapable de maîtriser la violence qui est en elle, Marianne refuse de se soumettre, de se laisser briser par l’univers carcéral sans pitié où elle affronte la haine, les brimades, les coups, les humiliations.
La tête haute, toujours. Elle s’évade parfois, grâce à la drogue qu’elle paye en nature, grâce aux romans qu’on lui laisse lire, grâce à ses souvenirs aussi. Grâce au bruit des trains, véritable invitation au voyage. Elle finit par apprendre l'amitié, la solidarité, et même... la passion. Mais sans aucun espoir de fuir cet enfer, hormis dans ses rêves les plus fous. Et puis un jour, l’inimaginable se produit.
Une porte s’ouvre au parloir. Trois hommes, trois flics lui proposent un odieux marché, lui offrant une possibilité de quitter ce purgatoire. Mais en échange de sa liberté elle devra tuer pour eux. Des derniers meurtres à commettre… pour rédemption.
Ce qui marque positivement la lecture de ce roman, c'est la capacité de l'auteur à brosser des portraits humains criants de vérité. D'abord, Marianne, l'héroïne. C'est une gamine, encore, mais une tueuse aussi. Écorchée vive, insoumise, totalement incontrôlable. Violente, colérique, mais d'une certaine façon honnête et loyale, criminelle, douce tout à la fois, en manque d'amour, d'amitié, de parents... bref, en manque de tout, mais douée pour le combat, et avec une capacité hors norme de se mettre dans des situations inextricables. Situations qui l'ont conduite à la case prison, avec perpétuité, rien que ça.
Marianne, issue d'une famille noble, ne peut laisser personne indifférent. Parmi les gardiens, elle a donc des alliés ou des ennemis. Ces ennemis vont parfois jusqu'à la caricature pour lui pourrir la vie, la briser, la tuer peut être ... Et puis il y a les autres détenus, si crédibles dans les descriptions et les situations, et aussi les gardiens, condamnés eux aussi à perpétuité, par leur métier. Des portraits d'êtres humains, mais aussi la description hyper réaliste de l'univers carcéral ! A croire que Karine Giébel y a fait des stages !
C'est décrit avec minutie, depuis l'univers de la cellule et de la cohabitation difficile dans 12M2, jusqu'à la promenade journalière, la douche de 10 minutes, moment de détente et de danger, parfois, car c'est là que se règlent les comptes... Marianne a pris perpette, mais on la sent condamnée quoi qu'il arrive. Du coup on pense que la prison n'est peut être pas la solution à tout, et il semble que ce soit également l'avis de l'auteur. Même les possibilités qu'elle aura de fuir ne seront-elles au bout du compte que des impasses ? Du noir, du noir, et par ci par là quelques taches grises dans les ténèbres...
Il reste en refermant le livre une réflexion sur la violence, le crime et sur les moyens que la société a choisis pour le combattre. Pas évident... En tous cas, le talent de Karine Giébel est bien sa capacité à inventer des histoires et à créer des ambiances. Même si en l'occurrence ce roman aurait gagné à être amputé de quelques pages ...
Karine Giébel
Meurtres pour rédemption
(Pocket)
9782266180740
Mots-clés : justice, prison, violence