On l'attendait et il est venu. L'américain Ron Carlson, auteur du Signal et de Cinq Ciels, nous a fait l'honneur de venir jusqu'à Calvisson, la plus petite librairie de sa tournée mais qu'il a qualifiée de so sweet !, dès qu'il eut passé la porte.
Le matin, Ron Carlson a démarré doucement donnant quelques conseils de traduction à Anaïs, étudiante.
Bon cette photo n'est pas à l'avantage de Ron, mais plus tard c'est Marie-Anne son éditrice et traductrice du jour qui aura aussi fermé les yeux au mauvais moment. Pas de jaloux.
L'après-midi, les choses sont devenues plus sérieuses. Devant un auditoire qui avait bravé la pluie, Ron Carlson va parler de ses livres mais pas seulement.
Et toc, je vous l'avais bien dit...
Ron Carlson est écrivain mais il est aussi professeur d'écriture à l'université de Californie. Tout dans son discours et sa gestuelle exprime son goût pour l'enseignement et la transmission de sa passion. Il parle lentement, choisit ses mots, s'essaie même au français, illustre ses pensées par des mains toujours en mouvement, bref il fascine par son accessibilité. Et même si Marie-Anne faisait la traduction (y compris de certains mots exprimés en français ), le public a été étonné de si bien le comprendre même avec des notions restreintes d'anglais.
Afin d'illustrer ses propos et mieux aborder son oeuvre, une lecture est faite par Marie-Anne de passages de ses romans.
Ron Carlson évoque ses états préférés : l'Utah, il est né à Salt Lake City, l'Arizona et le Wyoming ; l'importance de la nature non en tant que décor "ajouté" mais comme environnement premier DANS lequel l'action se profile et de la crédibilité de l'histoire notamment dans le Signal qui inclut quelques codes du thriller. Si le thème principal de son premier roman est le couple et la famille, dans Cinq ciels c'est le travail, l'amitié et la nature qui prévaut, ce qui aurait pu effrayer son éditeur : un roman qui parle de travail, où il n'y a pas de femme et qui a pour décor le fin fond de l'Idaho... Mais on lui a répondu de foncer... et c'est ce qu'il a fait avec succès.
Très attentionné aussi à la traduction de Marie-Anne, il semble boire les mots.
Que ce soit dans ces instants d'écoute ou plus tard lorsque les jambes se défoulent et que les verres se remplissent, Ron Carlson reste à la portée de tout le monde. Chacun aura pu lui parler, le questionner, rebondir sur ses propos et même rire avec lui, le monsieur ne manque pas d'humour, et lui-même s'intéresse à ses interlocuteurs. Qu'il s'agisse de lecteurs ou d'écrivains, comme Michel Imbert, de passage ce jour-là, Ron a vraiment ce goût du partage et une curiosité aiguisée.
Rarement on aura autant été à l'heure américaine à la librairie et on aura autant parlé d'écriture surtout avec un spécialiste aussi abordable. Nous avons passé une superbe journée en la compagnie de Ron Carlson. Sans doute ses dix jours passés en France lui auront permis de mieux connaître son lectorat européen. Nous le remercions pour ces instants privilégiés, mais aussi les éditions Gallmeister qui pour la deuxième fois nous inclut dans la tournée d'un auteur international (en 2010, c'était Craig Johnson).
Nous ne doutons pas un instant que les personnes présentes aient été enchantées par cette rencontre et si celles-ci nous lisent, n'hésitez pas à ajouter vos commentaires sur cet article pour donner vos impressions.
Merci à tous et à bientôt.