Quatrième de couverture
Gaja ne parle qu’à ses poupées. Il faut dire que son visage déformé lui vaut d’être rejetée du monde, des autres enfants comme de son propre père. La seule personne à pouvoir comprendre Gaja est sa mère, Claire. Mais Claire a une santé précaire, qui ne s’améliore qu’avec cette drogue étrange que lui fourni son époux...
A la fois dérangeante et fascinante, cette bande-dessinée italienne ne laissera pas indifférents ses lecteurs subjugués. En effet, malgré sa forme particulièrement esthétique due à des décors victoriens très colorés, l'histoire, elle, est d'une grande violence psychologique. Rien ne laisse supposer en ouvrant l'album et en y jetant un simple coup d'oeil que la trame nous emmène dans la noirceur profonde de l'âme humaine.
Les graphismes forment un équilibre entre plusieurs influences. Avérées ou non, difficile de ne pas penser à Tim Burton, à l'école japonaise et même à Walt Disney. Mais de toutes ses références, c'est bien l'obscurité que les auteurs ont le plus ponctionnée de ces formes à priori joyeuses. Lady Doll est une vraie découverte. Et l'histoire se tiendra en seulement deux volumes. On remercie par avance Danielle Vessella et Béatrice Penco Sechi de nous offrir ainsi un condensé d'abomination et de beauté qui, on le sent dès ce premier volet, ne demande qu'à gagner en intensité. Qu'adviendra-t-il effectivement de cette petite fille et de cet univers intérieur dans lequel elle se réfugie pour fuir l'horreur qui la menace ? Espérons que la suite ne se fasse pas trop attendre.
Danielle Vessella (sc) & Béatrice Penco Sechi
9782302009608