Quatrième de couverture
Chaque matin, Onir se réveille dans un présent différent : une Terre de cauchemar qu'il doit apprivoiser le temps d'un petit jour. Egaré dans mille réalités, condamné à y vivre, Onir retrouve chaque nuit un rêve familier où il serait le Prince des Songes. Là, au sein d'un Eden perdu, la belle Selna l'attend : un repère dans le labyrinthe de ses jours, une Lumière dans sa nuit ! Onir saura-t-il se libérer des Réels, franchir les Quatre Territoires et retrouver ce monde dont Selna et lui étaient les maîtres ?

Il était une fois le roman illustré, ou graphique. Dénomination qu'on utilise principalement en bande-dessinée pour les œuvres où cases et textes sont aussi nombreux, les unes comme les autres. Il était une fois aussi l'album illustré destiné à la jeunesse qui met en scène un texte accolé ou superposé au dessin afin que l'enfant puisse lier l'oral à l'image. Toi lumière de ma nuit est tout simplement un compromis ambitieux entre les deux et ceux qui s'y prêtent n'ont d'égal que leur talent réciproque : Christian Grenier, d'abord, que l'on voit évoluer depuis de nombreuses années en littérature jeunesse, auteur prolixe aux multiples récits à dominante science-fictionnesque, puis Krystal Camprubi, illustratrice talentueuse, inspirée par les univers féériques, celtiques, très sollicitée et dont les travaux se déclinent en artbooks, en couvertures de livres ou en carterie.
De cette collaboration naît un magnifique ouvrage dans lequel se mêlent un texte fort, poétique et un dessin abouti, généreux, riche. Tel un conteur, Christian Grenier fait appel à notre imaginaire le plus profond mêlant quête et multivers, dénouant songes et réalités. Krystal Camprubi, la magicienne de l'image, associe aux mots, un panel époustouflant de son art : de croquis en enluminures, de calligraphie en détails fins et discrets, de paysages en dénudés, elle élabore un montage soigneux qui colle au texte parfaitement. La fusion est parfaitement maîtrisée.
Reste à s'aventurer dans les méandres oniriques d'Onir.




Dans son ensemble, histoire comme graphisme, c'est une œuvre de fantasy. L'on y croise tous les ingrédients indispensables : endroits merveilleux, magie, dragon, territoires inconnus, quête, apprentissage, personnages féminins enivrants. Reste que Christian Grenier est un féru de science-fiction et qu'il paraissait impossible de ne pas glisser (vous avez compris le jeu de mot ? ;-)) vers un de ses genres préférés. Ainsi, l'histoire démarre comme une œuvre de SF, avec un personnage condamné à errer entre des mondes parallèles, tel un Quinn Mallory (dans la série TV : Sliders, les mondes parallèles) ou un Sam Beckett (dans la série TV Code Quantum), se heurtant à des réalités dystopiques peu réjouissantes : surpopulation, pollution, catastrophes climatiques (ici, est rapellé que notre chère Camargue pourrait bientôt être sous l'eau)... A ce jeu, Krystal Camprubi se prête à de magnifiques mais trop rares planches comme celle du métro, de la ville ou encore dans un style un peu plus steampunk de l'aérostat. Mais très vite, le récit s'ancre dans une ambiance de fantasy qui restera majoritaire jusqu'au bout.
Et pour conclure, le message de fond pourrait se rapprocher de celui de Mickael Ende dans L'histoire sans fin. Le monde des Songes ou le pays de Fantaisie sont des réalités à part entière mais qui peuvent disparaître si les Réels sont trop forts, si les adultes perdent leur imagination. Alors continuons à rêver, car il y a d'autres univers possibles...
NB : Merci aux auteurs d'avoir acoller le nom de l'illustrateur Albert Robida (trop souvent ignoré ou oublié) auprès de son contemporain Jules Verne.

Christian Grenier & Krystal Camprubi
Toi lumière de ma nuit
(Porte-Lune)

9782952844413

Mots-clés : album, dragon, fantasy, illustrations, quête, mondes parallèles, science-fiction, rêve

Tag(s) : #FANTASY, #SCIENCE-FICTION, #DRAGON, #MONDES PARALLÈLES, #GRENIER
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