Quatrième de couverture
Pour leur première affaire en tant que détectives professionnels de la toute jeune Agence Aspic, Hugo Beyle et Flora Vernet n’ont rien trouvé d’autre qu’enquêter sur la disparition… d’un spectre. Un premier dossier pas facile, mais les temps sont durs. Le client Ours-espiègle, un Indien attaché au cirque de Lille, a signalé la récente disparition de son frère jumeau, mort il y a plusieurs années, mais avec qui il entretenait de solides relations extralucides. Préférant la difficulté à l’inaction ou la ruine, Flora et Hugo concluent leur premier contrat. Mais où diable se cache un fantôme quand il ne donne plus de nouvelle…? Comment débusquer un ectoplasme qui fait le mort ?!
Coup de coeur ! En 2011, je vous présentais le premier volume de cette série incroyable. Quatre ans plus tard et trois albums de plus, la série ne démérite pas. Les deux premiers tomes formant un premier diptyque, on peut sans problème s'attaquer aux tomes 3 et 4 qui forment eux aussi une histoire entière. Bien sûr, je ne saurai vous conseiller de lire l'intégralité d'Aspic quoi qu'il arrive.
Dans Deux ch'tits indiens (T3), les deux membres de l'agence Aspic se rendent à Lille où une nouvelle enquête les attend. Un indien a perdu l'âme de son frère, mort depuis des années. Mais cette mission va aussi les mettre sur le chemin d'un mystérieux Maximilen Schrenk, vampire de son état et il faudra donc enchaîner sur le tome 4 Vaudeville chez les vampires pour que ces deux enquêtes imbriquées trouvent leur dénouement.
Comme pour les deux précédents albums, les intérêts sont nombreux : le scénario de Gloris, évidemment, qui se réapproprie le mythe du vampire et qui ne manque pas d'humour, le dessin de Lamontagne, toujours aussi beau, précis et enfin les références (voire hommages) claires ou subtiles au monde de l'imaginaire et particulièrement cinématographique. En voici quelques unes : Tod Browing et son fameux Freaks, lorsqu'on découvre le cirque de Lille, Murnau et son célèbre Nosferatu (le nom donné au vampire d'Aspic est justement le nom de l'acteur qui jouait Nosferatu en 1922). Le Bal des vampires pour le côté humoristique et... et LA référence sans doute la plus subtile qui fait référence au film Big (avec Tom Hanks, 1988), la machine à exaucer les voeux : Zoltar, qui apparait au détour d'une case. Pour clore cet hommage au cinéma, quelques planches striées comme l'étaient les vieilles bobines. La rencontre entre Schenk et la jolie Flora donne lieu aussi à quelques scénettes très sensuelles. On croisera bien sûr aussi Bram Stoker et même Conchita Wurst (oui, oui, enfin, c'est peut-être un hasard car le tome 3 a été publié avant l'avènement du chanteur mais la ressemblance est trop flagrante... peut-être que Lamontagne le connaissait avant... mystère).
Bref tout ça pour dire que cette série n'a absolument rien perdu de sa grandeur et qu'elle reste incontournable si on aime les beaux dessins, les beaux décors, l'époque 1900, et le fantastique.
Thierry Gloris (sc) & Jacques Lamontagne (d)
Aspic T3
Aspic T4
Mots-clés : 1900, amérindiens, détectives de l'étrange, fantastique, fantômes, vampires