Mouret & Sorre - Vilaines romances (2006)Quatrième de couverture
Vayec, bourreau des coeurs à ses moments perdus, pourrait bien finir par apprendre à son tour ce qu'il en coûte d'être la victime de ces dames, surtout si celles-ci ne le sont plus vraiment, ou collectionnent les papillons mâles telles des mantes, et des mantes effrayées par un danger encore plus grand qu'elles-mêmes... De Charybde en Scylla, de Nadia en Mlle Raskhol, d'«Un péché presque de chair» à «Les Passions confessées», Vayec s'amuse à courir après la mort... quitte parfois à la devancer.

Un péché presque de chair : Vayec apprend à ses dépens qu'on ne courtise pas impunément une prostituée fantôme, surtout si son ancien amant était un marin au long cours.
Les passions confessées : Quant à cette chanteuse sur le retour, tout irait pour le mieux avec elle, s'il n'y avait ce prétendant insistant qui trucide allègrement tous ceux qui tentent de s'en approcher. Et d'ailleurs, ce curieux tueur d'amants, ne ressemble-t-il pas furieusement à Monsieur, le mystérieux initiateur des soirées du Club ?
D'abord un petit mot sur le Club Diogène, série dont fait partie ce livre. "Les récits, tous teintés à des degrés divers de fantastique, qui composent la série du Club Diogène ont pour cadre le Paris de la fin du XIXe siècle. Ce qui motive les membres de ce club dans leurs investigations (menées en tout bénévolat) c'est avant tout l'ennui, le cynisme et la jobardise. C'est cet improbable mélange de mal de vivre fin-de-siècle et de burlesque qui donne son ton particulier au Club Diogène." Telle est la présentation de ce club par l'éditeur.
Ce ne peut être mieux présenté. Ce deuxième volet des aventures du Club sont effectivement empreintes d'ennui, de cynisme et de jobardise. Et c'est excellent ! Il y a dans chacun des personnages, bien que l'on ait affaire ici plus à d'Orville et Vayec, un étrange écosystème psychologique... voire psychiatrique. Ils ont tous une névrose enfouie qui se traduit par des personnalités toujours borderline. Il n'est donc pas étonnant de les voir évoluer dans des volutes d'opium ou dans des rues sombres à peine égayées par des filles de joie. A moins qu'ils ne préfèrent vivre dans l'attente et l'ennui où mélancolie et alcool font bon ménage. La première nouvelle nous emmène d'ailleurs dans ses rues et ses hôtels glauques pour flirter avec le fantastique. Dans la seconde, c'est l'opium qui transforme le fantastique en fantasme, ou l'inverse.
Toujours est-il que la qualité d'écriture, l'atmosphère à cheval entre baroque et gothique, la tendance à utiliser le modèle du roman à tiroir (dans la deuxième nouvelle) sentent bon le roman noir.
Mais c'est aussi un hommage à ces "gentlemen de l'étrange" initié par les Edgar A. Poe et Arthur C. Doyle. Une inspiration très propice à l'imaginaire fantastique dont usent aujourd'hui beaucoup de nouveaux talents , tels Estelle Valls de Gomis (Les gentlemen de l'étrange) ou Philippe Gindre et ses acolytes (Les aventures de Coolter et Quincampoix). A lire aussi dans le même esprit, bien que d'inspiration plus steampunk, la bande dessinée La ligue des gentlemen extraordinaires.
Vilaines romances fait suite à Chef d'œuvre, premier volume du Club Diogène. Mais il peut se lire indépendamment. De nouvelles aventures du Club Diogène paraissent désormais dans un journal, L'Eco du Tonneau, disponible auprès des éditions de la Clef d'argent.


Mouret et Sorre
Le Club Diogène T2 : Vilaines romances
(La Clef d'argent)

9782908254471

Mots-clés : club, détectives de l'étrange, fantastique, fantôme, gothique, nouvelles, Paris, roman noir, XIXème

Tag(s) : #FANTASTIQUE, #NOUVELLES, #GOTHIQUE, #FANTÔME, #CLUB DIOGÈNE, #XIXE, #DÉTECTIVES DE L'ÉTRANGE
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